Beaucoup de personnes arrivent en séance en disant : « Je suis nul·le en sport ». C’est une phrase que j’entends tout le temps — et qui fait beaucoup de dégâts. Non seulement elle bloque la motivation, mais elle installe l’idée fausse qu’il faudrait déjà “savoir faire” pour oser bouger.
Pourtant, personne n’est nul en sport. On débute, on progresse, on apprend. Et surtout : le sport santé n’est pas là pour juger ou battre des records, il est là pour s’adapter à vous. Mais combattre cette idée reçue est complexe. Voici quelques pistes pour y parvenir.
Pourquoi on se sent “nul·le” (et pourquoi c’est faux)
Si beaucoup de personnes ont l’impression d’être « nulles en sport », ce n’est pas parce qu’elles le sont réellement. C’est parce que leur regard sur elles-mêmes est faussé par plusieurs mécanismes très humains.
- D’abord, il y a la comparaison permanente. On regarde celles et ceux qui vont plus vite, plus loin, plus fort… au lieu de regarder d’où l’on part soi-même. On oublie que chaque corps a sa propre histoire, ses limites, ses forces, ses contraintes — et que la seule comparaison utile, c’est avec la version d’hier.
- Ensuite vient le mythe du “tout, tout de suite”. On veut progresser vite, sentir un changement immédiat, “performer” dès la première séance. Mais bouger, c’est comme apprendre une langue ou un instrument : ça se construit, pas à pas. Rien dans le sport santé n’exige d’être bon — seulement d’être régulier.
- Il y a aussi le dialogue intérieur identitaire : ce fameux « je suis nul·le », qui transforme un niveau du moment en étiquette figée. Alors qu’en réalité, personne n’est “nul”. On débute, on apprend, on réactive un corps qui a été mis en pause, on fait avec son énergie du jour. Ce n’est pas une identité, c’est une étape.
- Et puis il y a la vie réelle : le stress, la charge mentale, la fatigue, le sommeil, les douleurs, les imprévus… tout cela influence la séance. Aucune de ces variables ne dit quoi que ce soit de votre valeur ou de vos capacités.
Le sport santé, lui, ne juge pas.
Il part de là où vous en êtes, aujourd’hui, pour vous aider à vous adapter — à votre rythme, avec votre réalité, et surtout : avec bienveillance.
Le switch mental qui change tout : passer du résultat au processus
L’un des plus grands leviers de progression — et de bien-être — consiste à changer la manière dont on se fixe des objectifs. On nous a longtemps appris à viser un résultat : perdre X kilos, courir X kilomètres, tenir X minutes. Mais en sport santé, ce n’est pas ce qui compte le plus. Ce qui change vraiment la donne, c’est de passer à une logique de processus.
Un objectif de processus, c’est quelque chose que vous contrôlez à 100 % :
👉 « Je bouge 20 à 30 minutes, trois fois par semaine. »
C’est mesurable, accessible, et réalisable quelle que soit votre condition actuelle. Et surtout, c’est une promesse que vous vous faites à vous-même — pas une pression.
Dans cette approche, on adopte des mesures de progrès “douces” selon la logique des objectifs SMART.
On ne regarde pas seulement la performance, mais des indicateurs concrets et bien plus parlants :
- le nombre de minutes actives,
- la régularité,
- l’aisance respiratoire,
- la diminution progressive d’une douleur,
- l’énergie qui remonte au fil des semaines.
C’est ça, le vrai progrès : il se ressent avant de se voir.
Ce changement d’état d’esprit demande aussi de l’auto-compassion :
se parler comme on parlerait à un·e ami·e.
👉 « Je fais de mon mieux aujourd’hui, et c’est suffisant. »
C’est ce ton intérieur qui permet de revenir séance après séance, même quand la motivation n’est pas au rendez-vous.
Enfin, il y a les félicitations explicites.
Dire « bravo » à ce qui a été fait — même 10 minutes, même une marche douce, même une séance plus courte — permet d’ancrer l’habitude et de consolider la confiance. Chaque petit geste compte. Chaque séance est une victoire.
Passer du résultat au processus, c’est ça le vrai switch mental :
celui qui transforme non seulement la façon dont on bouge, mais aussi la façon dont on se regarde.
6 phrases à remplacer (petit entraînement mental)
Changer son rapport au sport passe aussi par changer les mots qu’on utilise. Les phrases que l’on se répète finissent par façonner nos croyances, notre motivation et notre estime de soi. Voici six phrases courantes — et leurs versions plus justes, plus douces, et surtout plus utiles.
- « Je suis nul·le » → « Je débute et je progresse. »
Dire qu’on est “nul” fige une identité. Dire qu’on débute ouvre une possibilité. On ne demande pas à quelqu’un d’être expert avant même d’avoir commencé. - « J’ai fait une mauvaise séance » → « J’ai tenu mon rendez-vous avec moi-même. »
Certaines séances sont plus faciles que d’autres, et c’est normal. Ce qui compte vraiment, c’est la régularité et la fidélité envers soi. - « Je n’y arrive pas » → « Je réduis la dose et j’y retourne demain. »
Ne pas réussir quelque chose aujourd’hui ne dit rien de votre capacité à le réussir demain. Adapter plutôt qu’abandonner : c’est la philosophie du sport santé. - « Les autres vont plus vite » → « Je me compare à ma version d’hier. »
Les autres ont une autre histoire, un autre corps, un autre vécu. La seule comparaison constructive, c’est avec soi-même. - « Ça ne sert à rien si ce n’est pas long » → « Chaque minute compte. »
Le corps ne pense pas en “performances”, il pense en mouvements. Dix minutes = du mouvement = un bénéfice réel. Rien n’est perdu. - « J’ai raté une séance » → « J’ai compris ce qui bloque ; j’ajuste. »
Une séance manquée n’est pas un échec, c’est une information. On identifie le frein, on ajuste, et on avance.
Ces micro-changements de langage créent des macro-changements de confiance. À force de se parler autrement, on avance autrement. On gagne en estime de soi. C’est aussi ça, le sport santé.
Vous désirez en savoir plus ? N’hésitez pas à me contacter au plus vite !
